La région mise sur le tertiaire
La ville de Marrakech devient, depuis 2004, la première destinations touristique du Royaume en arrivées et en nuitées. En 2006, le cap des 1,5 millions de touristes a été franchi. Pour la CFCIM (Chambre Française du Commerce et d’Industrie du Maroc) citant un professionnel du secteur, ce chiffre peut être porté à 2 millions, et ce, compte tenu de nombreuses autres formules d’hébergements non comptabilisées dans les statistiques (maisons d’hôtes, hôtels non classés, appartements meublés…) que compte la ville ocre.
Dans la dernière édition de sa revue « Conjoncture », la CFCIM évoque plusieurs facteurs ayant accéléré le rythme de développement et de croissance de la ville durant les trois dernières années. « Le montant cumulé des projets déposés entre 2004 et 2006 s’est élevé à quelque 140 milliards de dirhams. En 2006, 86 % des projets d’investissements ayant reçu un avis favorable ont concerné le secteur du tourisme, soit une enveloppe d’un peu plus de 68 milliards de dirhams ».
Le tourisme s’avère donc la véritable locomotive du développement de Marrakech et de ses alentours.
Pourtant, il a aussi ses limites. Le tourisme reste fragile où tout peut basculer du jour au lendemain. Ce qui a amené, au fait, les autorités, selon toujours la CFCIM, à lancer une étude permettant d’identifier les pistes et filières de diversification pour la région. Partant de ses acquis, des pistes orientent la région de Marrakech à développer le secteur tertiaire. La première piste en question est la mise en place de Marrakech shore. Ce projet s’intègre dans la stratégie offshoring 2010 du plan Emergence et a déjà trouvé son site, à savoir la ville nouvelle de Tamansourt, sur une zone de 200-250 hectares, et devrait accueillir essentiellement des centres de support clients, de services partagés et de soutien technique, là où la demande existe.
Il est prévu également de créer des centres de services/affaires pour répondre à la faiblesse de l’offre tertiaire immobilière et de services de standing et de qualité internationale sur Marrakech.
La filière tertiaire et services sera également enrichie d’un pôle université, enseignement supérieur et formation avec deux priorités, le secteur de l’offshoring et l’agroalimentaire pour répondre aux besoins de la région. Une autre piste soulevée concerne le pôle santé bien-être. « Sur le modèle de la Tunisie, l’idée pourrait être celle de développer des cliniques dites « offshore » où l’on accueille avant tout des patients étrangers, condition pour bénéficier de mesures incitatives. La présence de plus en plus importante de retraités étrangers et le vieillissement de la population européenne offre là encore une autre piste, celle de la création de maisons de retraite et de centres de soins », souligne-t-on.
Cependant, la région de Marrakech à essentiellement deux défis à relever : rareté de l’eau et expansion urbanistique. Pour le premier risque, la CFCIM s’est basée sur un document intitulé « La Lettre de la Région, bilan et perspectives 2004-2007 », dans lequel le Conseil Régional Tensift Al Haouz dresse un bilan alarmiste. « La région de Marrakech Tensift Al Haouz constitue un bassin hydraulique déficitaire.
A défaut d’une politique régionale appropriée de l’eau, ce déficit est appelé à croître et menacerait, à terme, la qualité de la vie des populations. En effet, en 2000, le niveau des ressources hydriques par habitant et par an atteint 618 m3/hab/an, soit une quantité largement inférieure au seuil de stress hydrique (1000 m3/hab/an),…. De plus, la projection de cette tendance à l’horizon 2020 révèle une aggravation du déficit hydrique au niveau régional, puisque la quantité d’eau par habitant et par an serait plus faible, soit 475 m3 ». Pour faire face à ce déficit hydrique, des actions sont lancées. D’abord, l’incitation à l’utilisation de techniques d’irrigation au goutte à goutte. Puis, deux nouveaux barrages sont programmés dans la région. Les travaux sont entamés pour celui de Ouirgane, qui devrait permettre de mobiliser 17 millions de m3 additionnels annuellement. Un second, baptisé Tarkourst, est attendu dans la province de Chichaoua.
Autre projet d’envergure, celui de la réalisation d’une station de traitement et de filtration des eaux usées qui sera opérationnelle fin 2008, agrémentée de réservoirs et bassins additionnels pour une capacité totale de 20 000 m3.
Quant au second défi auquel la ville de Marrakech, la CFCIM cite des propos du directeur de l’agence urbaine de Marrakech, Abdelhak Bouhaddou : « La couverture en documents urbanistiques est le meilleur moyen pour maîtriser et accompagner l’expansion de la ville. La situation est assez bien maîtrisée en centre ville, le schéma directeur Pinseau est d’ailleurs valable jusqu’en 2020. Mais nous allons lancer un appel d’offre au cours de cette année. Pour les communes périphériques, l’appel d’offre est bouclé et nous connaîtrons bientôt le nom du bureau d’études sélectionné pour élaborer le schéma directeur ».
mercredi 25 juillet 2007
http://www.lopinion.ma/spip.php?article16149
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